Les prothèses de
membre inférieur

amputation

Les types de prothèses

La désarticulation de hanche

Cette prothèse, appelée « prothèse canadienne », permet de pourvoir au remplacement de l’ensemble du membre inférieur et de ses trois articulations (hanche, genou et cheville).
La prothèse canadienne comprend :

  • la coque
    Elle permet, lors de la marche, la transmission du poids du corps jusqu’au sol pendant la phase d’appui, le guidage et la contention de l’appareil. Son rôle est capital. Il s’agit d’une pièce obtenue par moulage « orienté » du moignon pelvien.
    Elle est réalisée en résine armée de fibre de carbone et en cuir (ou autres matériaux).
    Elle comporte:
    • une zone d’appui ischiatique qui doit être aussi mince que possible pour ne pas provoquer de surépaisseur gênante en position assise;
    • un accrochage supérieur qui correspond à la crête iliaque.
    • deux « mains d’appui » qui compriment les parties molles des régions correspondantes du moignon, elles stabilisent l’emboîture, évitent notamment les mouvements de rotation et contrôlent la phase pendulaire ;
    • une hémi-ceinture (moitié de ceinture) en cuir moulé ou en matériau semi-rigide qui vient plaquer le moignon dans l’hémi-coque.
  • la hanche
    Articulation métallique à axe simple ou à biellette. Elle est située à la partie inférieure de la coque en avant. Cette disposition est indispensable pour permettre la stabilité en extension lors de la phase d’appui et la flexion contrôlée lors de la phase pendulaire. Elle évite toute surépaisseur dans la région ischiatique en position assise.
  • le genou : Articulation métallique à axe simple ou à biellette.
  • le segment tibial: composé d’un tube reliant le genou au pied.
  • le pied, fixé au bout du tube, qui permet le déroulement du pas pendant la marche.

La prothèse fémorale

Une équipe pluridisciplinaire composée du médecin, du kinésithérapeute et du prothésiste propose les différentes pièces (genou, pied) en fonction de l’activité, des capacités de la personne et du projet de vie.
Une prothèse fémorale est réalisée pour les personnes amputées au-dessus du genou. Elle comprend:

  • une emboîture
    L’emboîture est la partie rigide dans laquelle va se loger le moignon.
    Elle peut comprendre un manchon qui se met directement sur la peau.
  • un genou qui permet de recréer une articulation (pour la marche et la position assise);
  • un tube qui va permettre de compenser la hauteur de jambe manquante;
  • un pied, fixé au bout du tube, qui permet le déroulement du pas pendant la marche.

Différentes solutions sont proposées pour l’esthétique.

La prothèse fémorale

Les genoux asservis électroniquement

Depuis 1997 des genoux asservis électroniquement ont été mis sur le marché.
Le choix du genou prothétique se fera après une période d’essai minimale de quinze jours à l’issue de laquelle il sera effectivement prescrit si les critères d’attribution sont vérifiées par le médecin.
Le grand intérêt de ce type de genou est l’adaptation à la vitesse de marche, une plus grande sécurité et l’atténuation de la sensation du poids de la prothèse. Le renouvellement de ce genou n’est possible qu’après la fin de la garantie.
Les inconvénients : la nécessité de recharger régulièrement la batterie interne, une maintenance obligatoire.
D’autres solutions plus techniques ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale.

Les amputations fémorales bilatérales

Il est possible d’appareiller une personne ayant une amputation bilatérale. Toutefois, si la marche sans béquilles s’avère possible, elle nécessite un excellent contrôle, un bon équilibre et un capital musculaire suffisant. C’est la raison pour laquelle tous les amputés bilatéraux sont équipés d’un fauteuil qu’ils utilisent plus ou moins fréquemment.

La désarticulation du genou ou appui terminal

L’appui terminal ou désarticulation du genou est une solution de choix.

  • L’appui (distal) du moignon permet au prothésiste de réaliser des emboîtures qui remontent seulement à la racine de la cuisse sans appui sous l’ischion.
  • Pour les personnes jeunes, elle est souvent associée à un raccourcissement du fémur et donne un très bon résultat fonctionnel. Cela permet un plus grand choix de genoux prothétiques.
  • Chez la personne plus âgée, le confort (emboîture moins haute) et la facilité du chaussage sont appréciés, mais se pose le problème de décalage du genou en position assise.

La prothèse tibiale

Une prothèse tibiale est réalisée pour les personnes amputées au-dessous du genou. Elle comprend :

  • un manchon qui se met directement sur la peau (ou après une gaine de tissu). Il est soit en mousse, soit en gel (copolymère, silicone, tramé ou non, polyuréthane)
  • une emboîture : c’est la partie rigide dans laquelle va se loger l’ensemble moignon-manchon.
  • un tube qui peut permettre de compenser la hauteur de jambe manquante
  • un pied qui permet le déroulement du pas pendant la marche.

Différentes solutions sont proposées pour l’esthétique.

La prothèse tibiale

La rééducation avec une prothèse membre inférieur

La rééducation, commencée le plus tôt possible en service de chirurgie, se poursuivra en s’intensifiant avec pour objectif l’appareillage, la remise à la marche et la réinsertion sociale, familiale et professionnelle dans les meilleures conditions.

Le centre de rééducation

La mise en place d’une prothèse, si elle est indiquée, doit être aussi précoce que possible (dès que le permet l’état du moignon). À titre indicatif, les délais sont approximativement les suivants :

  • phase pré-prothétique de 30 à 45 jours,
  • phase de prothétisation provisoire de 45 à 75 jours,
  • phase de prothétisation définitive de 75 à 90 jours, puis renouvellement tous les cinq ans.

La durée du séjour

Le séjour en centre de rééducation est d’une durée qui va d’un mois et demi à deux mois minimum. Mais elle peut varier en fonction de nombreux facteurs : délai de cicatrisation, traumatismes ou pathologies diverses associées, état général.

L’équipe médicale, paramédicale et les services

L’équipe du Centre est composée, en général, d’un médecin rééducateur, d’un médecin généraliste, d’une équipe soignante, de kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, de prothésistes, ainsi que de psychiatre, psychologue, diététicien(ne), assistant(e) social(e).
Les professionnels médicaux et paramédicaux réalisent un travail d’équipe afin d’accompagner le patient dans sa reconstruction et sa prise d’autonomie.
À cette équipe, il faut ajouter les agents de service divers du Centre (entretien, cuisine, accueil, secrétariat, etc.).

La rééducation

La rééducation

La rééducation se divise en deux phases.

Avant la cicatrisation

Cette phase est de durée variable, conditionnée par le délai de cicatrisation. La rééducation est adaptée à chaque personne selon le contexte médical et les possibilités de chacun.

Le but à atteindre est :

  • l’autonomie sans prothèse,
  • le reconditionnement à l’effort,
  • la préparation du moignon à l’appareillage,
  • l’entretien général musculaire et articulaire.

Les exercices

  • Apprentissage des transferts pour l’autonomie en chambre.
  • Maîtrise du maniement du fauteuil roulant pour l’autonomie dans tous les déplacements.
  • Verticalisation sur un pied et apprentissage de la déambulation sur un pied dans les barres parallèles, avec un déambulateur ou deux béquilles, selon les possibilités.
  • Bandage du moignon et/ou port d’un bonnet élasto-compressif le plus tôt possible et en continu jour et nuit (selon la tolérance), pour lutter contre l’œdème postopératoire du moignon et les fluctuations de volume ultérieures. En effet, un moignon stable est la garantie d’un appareillage dans de bonnes conditions.
  • Entretien musculaire et articulaire du membre inférieur opposé, du membre amputé, des membres supérieurs et du tronc.

Après la cicatrisation

C’est la phase d’appareillage provisoire et de remise à la marche qui dure en moyenne un mois, avec bien sûr des variations possibles selon les personnes. La décision de débuter l’appareillage se fera quand l’état du moignon le permettra.
Durant cette période, le kinésithérapeute et le prothésiste travailleront en collaboration étroite pour adapter au mieux la prothèse à chaque étape de la progression de la personne à la marche.

Le choix de l’appareillage

Il dépend de nombreux paramètres, par exemple :

  • l’âge
  • l’état général, l’adaptabilité à l’effort
  • le niveau d’amputation
  • la qualité du moignon
  • le projet de vie du patient
  • la gestion de la prothèse
  • l’environnement familial, social, urbain, naturel
  • l’entourage proche
  • etc.

Le retour à domicile

La poursuite de la rééducation à domicile sera prescrite selon les besoins de chacun. Il est conseillé d’avoir un suivi avec le médecin et les soignants.

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